Paradis le jour où cela avait commencé-nommer nos morts

Paradis le jour où cela avait commencé-nommer nos morts

Paradis,

par delà dire,

par delà le « balbla merdique » du mental. De la peur, naturelle, essentielle. Nécessaire.

 

Lorsque tu acceptes la mort,

pas seulement la tienne,

celle de tes proches, ceux que tu chéris, ceux qui sont ton Monde.

 

La disparition de ton Monde.

Du Monde.

 

A la source de gratitude et de gentillesse, de bonté.

 

Trouver comment honorer nos morts en ces temps où nous sommes privés de notre principal rite funéraire: se rassembler et pleurer ensemble, partager le chagrin.

« Ton chagrin est le mien »

 

En ces temps de larmes mortelles et d’impossibilité de se prendre contre nos coeurs,

nous devons être créatifs, dans l’infini liminal, le symbolique qui fait acte, le magique qui fait basculer vers le possible, pour nous assurer de ne laisser personne mourir oublié.

Vieux dans les mouroirs ems, sdfs dans les grandes villes, peuples qui n’ont pas accès à l’eau, ghettos, prisonniers, réfugiés, personnes seules ici juste à côté de chez toi et toutes ces espèces disparues sans un temps d’arrêt dans notre frénésie passée.

Apprendre et tenir, sur la longueur, des semaines, des mois, des générations, un deuil collectif sans précédent.

 

Pour la survie de cette espèce et le bien de cette planète, ne pas laisser tous ces Etres Humains mourir sans les célébrer. Et célébrer aussi, dans notre deuil et notre chagrin sans remède, dans notre chagrin inconsolable, honorer aussi la disparition de toutes ces espèces dont nous avons provoqué l’extinction.

 

Sixième extinction massive, aller par delà les maux, trouver le lieu de conscience du tout, prendre en charge ce que cela veut vraiment dire que d’être humain. Etre doué de la conscience de la mort, métaphysique, et de la capacité à célébrer et sacraliser nos défunts, humains et non humains. Etre dans la vie, ni à côté ni exclu mais dans, la vie.

Délivrer nos morts, humains et non humains, par nos rites et nos prières. Honorer le sens du vivant et du mort, tenir l’équilibre quand tout s’effondre. Stp

Danser, danser, danser.

Ca va aller, bien.

Ca va bien.

Prenons soin les uns des autres, tous les autres.

Apprenons, ensemble, à être de bons ancêtres…

merci