Dans l’oeil du cyclone, un centre calme et paisible se dessine sur la nuit… ©carine roth

Dans l’oeil du cyclone, un centre calme et paisible se dessine sur la nuit… ©carine roth

Porter la question du Centre…

Le point Némo des cartes maritimes, du latin nemo, personne , est le pôle maritime d’inaccessibilité… c’est-à-dire le point de l’Océan le plus éloigné de toute terre émergée.

Après, au dedans, par delà, le Centre serait-il un point de dissolution?

L’endroit depuis lequel tu irradies.

Un simple point appelé centre, où tu perdrais tous repères, où l’attention portée à ta propre survie s’effacerait au profit d’une sensation de dissolution et d’immensité.

A la fois individuel et unique, et pourtant universel, le point précis de perception au travers de la matière et de la pure présence et tout à la fois la captation de l’éternité et de la perte.

Un centre toujours en mouvement, jamais statique, lieu exact de dissolution dans le Un, le tout, le grand mystère. L’endroit où j’ai conscience d’être conscient mais où je n’ai plus d’importance. Une forme de Kouan. Je sais que je sais que je ne sais rien.

Pourrait-il être le lieu de l’éternité accessible uniquement en prenant la mesure de ma propre disparition?

Un point où tout ce que je perçois me traverse, se manifeste au travers de moi, mais où je perd toute signifiance.

Un lieu depuis lequel je ressens tout sans m’attacher à rien.

Un point de profonde humanité…